Philippe Lejeune, LA GRÂCE EN PARTAGE
Œuvres des années 1980 et 2000
La décennie 1980 fut à maints égards une période bénéfique pour Philippe Lejeune : reconnaissance critique et médiatique, expositions régulières, distinctions prestigieuses, bonheurs familiaux, émergence de l’École d’Etampes.
Le peintre a 60 ans et sa peinture connait une inflexion teintée d’un certain orientalisme. La lumière de Calcutta où il retrouve son ami le père François Laborde (1927-2020), lors de fréquents séjours en Inde, s’invite dans sa peinture et avec elle une forme de félicité retrouvée comme en témoigne son tableau Le Gange à Hardware.
L’écrivain Virgil Gheorghiu (1916-1992), écrit de lui dans une préface: « Tu fais le même travail que les anges ».
Il a aussi trouvé une soeur qui ne le quitte plus, c’est la philosophe Simone Weil (1909-1943). Il lit dans la Connaissance Surnaturelle, ce qui fait écho à sa vie de peintre: « La subordination des possibles temporels et changeants à des limites fixes est une image et une garantie de la subordination de ce monde à l’autre et par suite l’objet d’une contemplation qui est la source d’une joie secrète et pure. »
Vingt ans plus tard, au passage du nouveau siècle et au seuil du grand âge, Lejeune publie ses réflexions dans une série d’ouvrages grâce à son ami l’éditeur Francis Gueury. Il vit plus que jamais à son chevalet et inventorie son oeuvre avec l’aide précieuse de la peintre Geneviève Decroix, témoin de l’étonnement du maître qui voit défiler sa vie en peinture.
Fidèle à sa vocation d’exilé, le voyage continue dans des contrées inexplorées qu’il laisse aux amateurs de son art le soin de nommer. « Le peintre ne nomme que les tons » dit-il à ses nombreux élèves de l’atelier de la Vigne.
Le jeu est toujours le même et sa peinture toujours nouvelle. Eternellement nouvelle.