
Sophie Moreau
Enfant, Sophie Moreau regarde son grand-père dessiner. Son trait est précis, les couleurs soigneusement posées. Petit à petit, ses ébauches prennent forme, évoluent vers un carton, ce support destiné aux lissiers. C’est là, sans doute, que s’éveille son envie de dessiner.
Très tôt, elle suit les cours de dessin et de gravure à l’Atelier de la Vigne, auprès de Gaëtan Ader et Patricia Legendre. Plus tard, la peinture et le pastel avec Franck Senaud à Évry, puis à Étampes. Pendant quelques années, elle pratique également l’art du portrait, les dimanches matin, dans l’Atelier de Philippe Lejeune. Le travail et l’émulation des séances en atelier lui sont essentiels.
Elle y retrouve le regard exigeant et bienveillant de Christoff Debusshere, Jacques Rohaut et Bruno Dinocca. Dès que possible, elle rejoint cette ambiance studieuse et amicale de l’Atelier de la Vigne.
Mais elle aime aussi la solitude de son propre atelier ou, tout simplement, celle de son jardin. Elle compose à partir de croquis, de documents, de souvenirs ou sur le vif. L’inspiration vient d’un lieu, d’une lumière, d’un détail. Elle essaie de saisir un instant souvent discret. Un même sujet peut l’amener à explorer une série.
Depuis quelque temps, les fleurs l’accompagnent. Présences simples, en bouquet ou solitaires, mises en scène ou au naturel dans le jardin, elles sont le sujet de ses tableaux. Parfois discrètes, parfois envahissantes, elles remplissent l’espace de la toile ou s’y glissent discrètement.
Elle commence toujours par la composition, en quête d’un rythme, d’un équilibre. Puis vient la couleur, choisie dans une palette volontairement restreinte. Elle prend le temps d’observer les vides et les pleins, avant de poser les premières touches, larges. Peu à peu, les formes apparaissent, elle cherche la justesse du trait, le fondu des contours. L’essentiel dans la simplicité et parfois, une envie de glisser vers plus d’abstraction, pour laisser place à l’imaginaire.