Expositions
http://www.espacedeclic.com/848-thickbox_default/guillaume-baychelier-still-life-407.jpg  

Guillaume Baychelier "Still life 407"

Le 05 avril 2014

Exposition Baychelier à Etampes. du 5 avril au 7 mai 2014. 

Photographies - Estampes numériques (Digigraphies®) - Vidéos - Installation 
L’Espace Déclic et le Musée intercommunal d’Etampes présentent 

2 expositions jumelées du 5 avril au 7 mai 2014

vernissage le vendredi 4 avril, à 19h à l’espace déclic
10, rue Aristide Briand - Étampes - 01 64 94 67 28
www.espacedeclic.com Espace Déclic Studio Déclic
ouvert tous les jours de 9h à 12h30 et de 14h à 18h30, fermé dimanche et lundi

dévernissage le mercredi 7 mai, à 19h 
au musée intercommunal d’étampes
Hôtel de Ville - Étampes - 01 69 92 69 12
ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 17h. Fermé les jours fériés.

telecharger le communiqué de presse
telecharger l'invitation
telecharger le dépliant 

Note d'intention

I.R.M., scanners, échographies, radiographies, etc., l’imagerie médicale hante notre quotidien. Ces images d’un genre nouveau, portées par l’essor du numérique, se déploient dans notre univers visuel sans que nous y prenions vraiment gare. Pourtant, celles-ci sont loin d’être anodines. Elles redessinent les frontières de notre corps et modèle la vision que nous avons de nous-même. Par elles, de manière presque intime, nous accédons à notre anatomie, à ce qu’elle nous cache, nous en mesurons la réalité, à tout le moins, une réalité. Car pour qui n’a pas étudié la médecine moderne, ces images sont avant tout énigmatiques, porteuses d’un imaginaire tour à tour sourd et inquiétant ou magique et fascinant. Ces images offrent à qui veut bien faire abstraction de leur potentiel médical et pathologique un support inédit à des rêveries artistiques. C’est sous cet angle que Guillaume Baychelier développe pour partie son travail artistique récent. En confrontant images numériques et techniques traditionnelles, ce travail s’inscrit dans une longue tradition de représentation du corps humain et de son imaginaire, tout en la nourrissant de ces nouvelles images fantomatiques qui dessinent notre savoir comme nos peurs contemporaines.
Ce qui se joue ici, c’est un basculement de la science à l’imaginaire, de la représentation médicale à la représentation artistique. C’est dans un élan volontairement pseudo-scientifique, en se jouant des codes du savoir, en en utilisant les méthodes et les procédés techniques qu’il invente sa propre grammaire anatomique ; alternative, fantasque et esthétique.
C’est l’imagination à l’oeuvre, le retour de l’imaginaire au coeur d’un savoir qui se voudrait parfaitement rationnel. Ainsi, rien n’échappe à la possibilité de devenir oeuvre, de nos cellules microscopiques à notre environnement démesuré : de l’infime intime à l’immense presque illimité.

 

Le fil rouge

Je crois que j’ai toujours vu Guillaume Baychelier tirer des fils. Dessinateur, il accumule les hachures et les trames ; photographe, il coud la peau de ses modèles ou encore minimaliste, il accroche des rubans aux cimaises afin de représenter des volumes en perspective. Le fil, le trait semble relier la foisonnante diversité de ses pratiques. Le dessin, le trait : la probité de l'art selon Ingres. Même si Guillaume Baychelier lui rend aujourd'hui hommage à travers un dos, il faut envisager que son trait, son dessin, n'a pas la même charge. Non pas probe, mais fébrile, ténu, parfois ondoyant, bien que droit : il structure et répète, mais sa finesse et le chaos de ses pseudo-fractales créent la sensation étrange que tout peut disparaître. C'est le fil rouge des oeuvres présentées ici : de minces réseaux se superposent ou se substituent aux figures. Suivant les arrêtes de la figure d'un crâne, créant un mouvement accompagnant ou contredisant ceux de nus, s'accrochant à une brindille ou concurrençant une toile d'araignée dans un paysage, accompagnant, méta-légendes ou substituts cristallins issus d'une métamorphose, des dessins qui hésitent entre l'anatomique et le botanique en noir et blanc, pour virer au minéral en couleur. La structure est la même dans les dessins, photographies et vidéos : un maillage qui rappellera autant la modélisation 3D polygonale que les structures de composition des dessins classiques. C'est la confluence, et tout à la fois le télescopage, de références aussi diverses qui sont la signature de Guillaume Baychelier : les genres artistiques, de la nature morte au nu, Champaigne, Ingres, Lynch, le bush australien et les oliviers grecs, le nombre d'or, l'infographie, Vésale, le clair-obscur, le nuancier Pantone, l'étude documentaire artistique et le dessin d'observation scientifique. Les lignes qui s'étoilent sur ces oeuvres seraient une métaphore réticulaire assez efficace des réseaux de sens et des trames de références qui s'y tissent. Ou encore, Clusters, le titre d'une des deux vidéo présentées ici ; la grappe, l'agrégat. En maniant tant de niveaux de lecture, en faisant appel à la culture visuelle et aux mythes partagés, les oeuvres de Guillaume Baychelier parviennent à marier la poésie brute de l'archétype au plaisir savant de la référence implicite. Et parce que la richesse de ces oeuvres ouvertes laissent libre choix d'interprétation - parce que, aussi, je sais que cette référence nous est commune - j'aimerais ajouter un fil à la toile, avec un vers d'Ovide, sur Arachné, dans l'histoire de laquelle les notes colorées, d'or et de pourpre, ne sont pas étrangères à celles que nous voyons se tisser ici : « Et maintenant, araignée, elle tisse, comme jadis, sa toile. » 
Magalie Latry

Boutique en ligne

Guillaume Baychelier "Still life 407" - Œuvres en vente